Programme TV du mercredi 6 janvier : notre sélection

Programme TV du mercredi 6 janvier : notre sélection

TÉLÉVISION. Une « fuite » ennuyeuse

TÉLÉVISION. Une "fuite" ennuyeuse

21h05 sur France 2. Les numéros sont gelés. En France, chaque année, plus de 54 000 mineurs sont déclarés en fuite. C’est probablement parce qu’Olga Vincent et Mikaël Ollivier, les auteurs du téléfilm, se sont heurtés à ceux de leur fils, que cette fiction sonne si bien. Une nuit non autorisée qui dégénère, une confiance brisée, une adolescente qui ne peut plus supporter sa mère… les relations sont exécrables. Une nuit, Chloé, 14 ans, disparaît et sa mère Jeanne fait soudain face à la réalité : la fuite de son fils est une triste banalité pour la police. Elle devra se débrouiller seule.

C’est le début d’une descente aux enfers où elle va se rendre compte que sa fille est devenue une étrangère. « Ce policier a raison, je ne connais pas ma fille », dit la mère, magistralement interprétée par Valérie Karsenti. Avec beaucoup de précision, d’émotion, elle porte cette culpabilité de la crise et surtout cet amour inconditionnel pour son fils, même quand on ne le comprend plus.

« Je voulais montrer comment, dans notre société, on peut perdre la trace de son enfant. Et cela peut arriver à tout le monde, quelle que soit notre origine », explique le directeur Xavier Durringer. Beaucoup d’entre eux ont plusieurs vies, et le collège ou le lycée peut sembler ahurissant pour l’adulte. « Cet excellent et étonnant téléfilm met en évidence la violence des réseaux sociaux lorsque le troupeau devient fou. Pour retrouver Chloé, une course contre la montre est engagée, avec d’excellents acteurs dont Sagamore Stévenin (le père) et Samir Guesmi (le beau-père). Le téléfilm est suivi d’une soirée de discussion animée par Julian Bugier.

« L’évasion », un téléfilm de Xavier Durringer (2021) écrit par Olga Vincent et Mikael Ollivier avec Valérie Karsenti, Samir Guesmi, Sagamore Stévenin, Alysson Paradis. (1h30)

CINÉMA. Une légende appelée Chaplin

A 21h05 sur France 3, c’est une légende qu’il faut retracer. Charlie Chaplin. Une ascension fulgurante à Hollywood, ses exigences et ses convictions humanistes d’abord, puis plus politiques, surveillées par le maccarthyste du FBI, est avant tout un génie que l’on (re)découvre à la lumière d’une existence initiée dans la misère, en Angleterre. Sa mère, actrice et imitatrice, lui a transmis la flamme. Comme elle, il observe le monde dès son plus jeune âge, l’assimile et le transcrit dans son langage corporel. Sur scène, à un très jeune âge. Dans les films, très rapidement.

En 1913, elle avait 24 ans. Elle explose, elle fait sa fortune, son indépendance, elle fonde ses études. Son grand cœur de clochard est un phénomène mondial. Avec elle, le muet se met debout. Pendant longtemps. S’il commence à parler, c’est à cause de « Le Dictateur », filmé en pleine guerre, dans lequel il parle pour le bien de l’humanité.

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Nos préférés pour le divertissement et la culture.

Fouillé, riche en archives, publiques ou personnelles, parfois inédites, mais aussi en extraits de films, laissant vivre les images et la musique, ce film et ses plus de deux heures n’ont pas grand-chose à dire sur ce monument du XXe siècle.

« Charlie Chaplin, le génie de la liberté », un documentaire de François Aymé et Yves Jeuland, narré par Mathieu Amalric. (2h26)

PATRIMOINE. Dibújame un castillo

21h05 au CMR Discovery. Dis-moi papa, comment ont-ils construit un château ? Si la question est dans l’esprit de vos enfants, n’hésitez pas à regarder en famille, et éventuellement à la répéter si vous la manquez, le documentaire proposé ce soir au CMR Découverte qui vous transporte entre le XIIe et le XIIIe siècle, à une époque où la construction de forteresses se multiplie dans le royaume.

Loin d’être un guide touristique, « L’âge d’or des châteaux » se consacre à montrer comment et pourquoi ces bâtiments ont émergé de la terre, à partir d’un exemple incroyable. Depuis 1998, dans l’Yonne, des passionnés construisent le château de Guédelon selon des méthodes anciennes. Tailleurs de pierre, forgerons, menuisiers, maîtres d’œuvre pour l’occasion en costumes d’époque, vous font vivre cette merveilleuse aventure en images, bien mieux qu’une leçon d’ardoise. Un petit conseil : n’hésitez pas à vous rendre sur le site dès que possible, car le site est ouvert au public.

« L’âge d’or des châteaux », un documentaire français (2018) de Serge Tignères. (1h02)

DOCUMENTAIRE. Delon, côté obscur.

A 11h00 dans Art. Il existe des documentaires hagiographiques et indulgents. Et puis il y a « Alain Delon, l’ombre au tableau », écrit par Karl Zéro et réalisé par sa complice et épouse Daisy d’Errata. De l’enfance malheureuse de l’acteur à sa « grande lassitude du monde du cinéma », qui a commencé dans les années 80, en passant par sa fascination pour les gangsters, ses amitiés avec le « milieu », ses « fantômes » ou sa sympathie pour Jean-Marie Le Pen, ce portrait se tourne vers les côtés sombres de Delon.

Même Patrice Leconte et Bernard-Henri Lévy ne pardonnent pas à leurs amis : le premier affirme qu’Alain Delon « joue avec le peu de terreur qu’il induit » ; le second parle de sa morale comme « pas très ordinaire » et décrit un homme « furieux de vieillir ». « Delon devient une caricature de lui-même », conclut cruellement la voix off. Le film met en lumière la carrière d’un acteur extravagant devenu misanthrope. Une star qui, comme le dit un élégant commentaire, « a choisi de se figer dans un rôle, celui qu’il aurait pu jouer dans mille autres ».

« Alain Delon, l’ombre au tableau », un documentaire français (2019) de Daisy d’Errata et Karl Zéro. (58 minutes)

POLAR. L’effet Eiffel

9h05 à Chérie 25. Si vous êtes fan de téléfilms en costumes d’époque, ne vous arrêtez pas à l’élégant décor du début de « Mystère sur la Tour Eiffel ». Les recherches menées ici par Louise, fille d’un des collaborateurs de Gustave Eiffel, sont bien meilleures que ce subterfuge. Lors de l’inauguration du monument pour l’Exposition universelle de Paris en 1889, le premier meurtre d’un ingénieur dans un ascenseur du bâtiment a suscité la curiosité, tout comme les faits suivants. On parle d’illusion, de manipulation mentale…

Accusée d’avoir tué son père mais déterminée à dévoiler la vérité, l’héroïne (Marie Denarnaud convaincante) va découvrir le pouvoir de l’esprit en tombant sous le charme d’un assistant de magicien. Cette étrange histoire policière teintée d’humour n’a rien d’ennuyeux, grâce à un irrésistible duo de frères flics (Grégoire Bonnet et Quentin Baillot) dans le style de Dupond et Dupont, qu’Hergé n’aurait pas renié.

« Mystère à la Tour Eiffel », un film pour la télévision française (2017) de Léa Fazer avec Aïssa Maïga, Marie Denarnaud et Grégoire Bonnet. (1h30)